Nous quittons Tokyo le temps d’une journée afin de visiter Yokohama. La ville regorge de nombreux points d’intérêt dont les principaux sont ses quais, le Cupnoodles museum, la Landmark Tower ainsi que Chinatown.
Yokohama
Située à 30min de Tokyo en transport en commun, Yokohama est la première ville portuaire du Japon et la 2ème ville la plus peuplée, avec 3,7 millions d’habitants.
Au milieu du 18ème siècle, Yokohama n’est encore qu’un petit port de pêche. Son destin change lorsque le commodore Matthew Perry, à la tête de plusieurs navires de guerre américains, décide d’y débarquer afin de « demander » au Japon de s’ouvrir au commerce. Un premier accord est signé en 1854, le Traité de Kanagawa, et un second en 1858, le Traité d’Amitié et de Commerce, mettant fin à la longue période d’isolationnisme du Japon.
Par la suite, Yokohama devient la porte d’entrée au commerce international. Son statut fait d’elle une ville initiatrice. Elle a développé le premier chemin de fer du Japon, le premier journal quotidien japonais, la première manufacture de glace au Japon et bien d’autres encore.
En 1923, la ville est durement touchée par le séisme de Kantō. On dénombre plus de 20 000 morts dont la plupart des suites de l’incendie qui s’est déclaré. Yokohama est reconstruite mais la seconde guerre mondiale réduit la ville en ruine et entraîne un départ de la population.
Cela n’empêchera pas Yokohama de grossir à nouveau pour rayonner de nos jours.
Notre première mission du jour n’est pas de visiter la ville mais de changer d’hôtel (situé aussi à Tokyo). Pour pimenter cette journée, Adibou m’annonce que le Pocket Wi-Fi n’a pas chargé pendant la nuit. Nous devons donc réussir à organiser notre journée sans nous perdre (Et ce n’est pas chose facile lorsqu’on nous connait…) avec seulement 17% de Wi-Fi. Challenge Accepted !
Nous vérifions que nous n’avons rien oublié dans la chambre, nous prenons nos valises et descendons remettre les clefs à l’accueil, ainsi que les 4 brosses à dents qu’ils nous ont offertes. (Oui, j’ai bien écrit 4, et non, ce n’est pas parce qu’une odeur désagréable se fait sentir lorsque vous êtes en notre compagnie que nous en avons autant.) Ayant dormi seulement 4 nuits dans cette chambre, nous avons demandé au personnel de l’hôtel de ne pas la nettoyer grâce à une pancarte accrochée à la poignée de notre porte. En revenant de notre premier jour de visite, nous avons trouvé un petit sac suspendu à notre porte et contenant tout un nécessaire de toilette : serviette, brosses à dent ainsi que des bouteilles d’eau. Ne ressentant pas le besoin de changer de serviette et encore moins de brosses à dents tous les jours, surtout que nous avions amené les nôtres en vacances, nous avons essayé une nouvelle technique pour qu’elles ne soient pas remplacées : nous prenions les bouteilles d’eau puis redéposions le sac sur la poignée pour leur signaler que nous n’en n’avions pas besoin d’un nouveau. Mais ça n’a pas marché… Et nous avons eu un nouveau sac tous les jours. Quel rapport y a-t-il entre cette histoire et les brosses à dents rendues à l’accueil ? Pour toute brosse à dent restituée, un cadeau surprise est offert ! Ainsi, nos 4 brosses à dents nous rapportent 4 cadeaux ! Ces cadeaux se sont avérés être des gâteaux que le réceptionniste nous a proposé de choisir parmi un grand choix. J’ai pris un gâteau au chocolat et à la banane, recommandé par le réceptionniste, ainsi qu’un gâteau cheesecake Tiramisu, insolite mais bon.
Savourant nos gâteaux, nous prenons la route de notre nouvel hôtel à Shinjuku. « Pourquoi changer d’hôtel si on reste à Tokyo ? », me direz-vous (N’ayez pas honte de vous poser cette question, les touristes français qu’on a rencontrés dans l’ascenseur avait l’air de se la poser aussi.). La réponse est très simple. Tokyo est une grande ville et nous voulons changer de quartier afin de réduire le temps de trajet de nos futures visites.
Le trajet jusqu’à l’hôtel est rude. Je sais que je vais ramener beaucoup de souvenirs du Japon et j’ai emporté 3 valises avec moi. Tirer 3 valises afin de traverser toute une ville en transports en commun ? C’est un peu compliqué… Grâce à une super technique conseillée par des amis, j’ai pu ranger ma valise cabine dans l’une de mes grandes valises et ne tirer que 2 valises sur le chemin… pesant en tout entre 20 et 30kg. Plus simple à rouler mais plus lourd à déplacer.
Nous arrivons dans notre nouveau Super Hotel (On ne change pas une équipe qui gagne.), leur confions nos valises et nous empressons de partir pour… Yokohama !
Suite aux traités signés avec l’Occident, Yokohama est le premier port à ouvrir ses portes aux étrangers en 1859. La ville portuaire devient la porte d’entrée du commerce international, faisant d’elle une ville initiatrice de nouvelles choses au Japon : la première à avoir des lampadaires à gaz, à installer un réseau moderne d’eau potable (1887) ou encore à ouvrir sa manufacture de bière (1869, la Spring Valley Brewery, rachetée plus tard par Kirin). C’est dans cette ville portuaire que nous nous rendons.
Pour l’occasion, nous inaugurons notre JR Pass et présentons notre billet au guichet afin de pourvoir pénétrer dans la gare. Depuis que nous sommes arrivées, chaque voyage en train nécessite de relever une épreuve : trouver notre ligne !
Comme vous pouvez l’observer sur la photo de droite, les panneaux ne ressemblent pas à ceux qu’on a l’habitude de voir en France. Il nous faut quelques instants afin de trouver la direction que nous devons prendre. Quel numéro doit-on suivre ? Quelle couleur ? C’est le 5 violet ou le orange ? On va bien tout droit ?
Sur le quai, il arrive que les panneaux d’indication ne correspondent plus aux noms de la ligne que l’on veut prendre. Ainsi, nous avons un long moment de doute avant de confirmer que nous nous trouvons sur le bon quai avec un train en partance dans la bonne direction. Nous embarquons dans le bon métro plein mais se vidant peu à peu jusqu’à Yokohama.
Lorsque vous prenez le train à Tokyo et dans ses environs, il faut valider votre ticket une première fois afin d’accéder au quai. À la fin du trajet, il faut à nouveau passer les portiques de sécurité en validant son ticket.
Ces portiques ne sont pas similaires à ceux en France. Arrivant à hauteur de hanche, il n’y a ni tourniquet, ni barrière mais un couloir sans obstacle pour bloquer l’accès, comme vous pouvez l’observer sur le dessin de droite. Sauf qu’Adibou et moi n’avons pas de ticket à passer dans la machine mais notre JR Pass. Nous devons passer par le guichet afin de pouvoir sortir mais… nous n’avons pas réussi à le trouver. Nous sortons donc par les portiques qui nécessitent une carte. Deux panneaux rectangulaires, similaires aux barrières qu’il faut passer en entrant dans les magasins, se sont refermés sur nous. Comme ils étaient flexibles, nous avons tout de même pu passer.
Alors que nous nous dirigeons vers la sortie de la gare, nous entendons un bip semblable à une alarme… La sécurité nous aurait retrouvées et viendrait nous arrêter pour nous emmener en prison car nous n’avons pas pris la bonne sortie ! J’exagère peut-être un peu… Mais lorsque nous entendons ce bip, nous ne pouvons nous empêcher de regarder dans tous les sens afin de vérifier que nous ne l’avons pas déclenché.
Nous réussissons à sortir de la gare sans encombre et regardons notre agenda afin de savoir par quelle activité commencer. Nous disions donc Yokohama… le 17 mai… Le 17 mai ? Mais nous sommes le 13… Mince, nous ne devions pas aller à Yokohama aujourd’hui mais à Kamakura. Heureusement, en ce lundi, seul le paquebot est fermé. Tous les autres lieux que nous voulons visiter sont bien ouverts. Plus de peur que de mal !
Nous commençons par Minato Mirai 21, aka MM21, le quartier proche des quais de Yokohama. Ce n’est pas un petit port typique qui nous attend mais des quais réaménagés, bordés d’immeubles modernes, avec une vue dégagée sur l’océan. Les quais sont déserts pour le moment et la balade est paisible et calme, ce que nous apprécions.
Minato Mirai 21
Quartier d’affaires futuriste construit dans les années 80. Il est agréable de se promener le long de son front de mer et dans ses espaces verts. On y trouve la Landmark Tower, ainsi que la grande roue du Cosmo World et les remarquables entrepôts aux briques rouges.
Nous continuons notre chemin vers le Cupnoodles museum : le musée des cup noodles. Vous savez, ces nouilles déshydratées prêtes en 2min lorsque l’on y ajoute de l’eau bouillante.
Le musée retrace l’histoire de la création des cup noodles et permet de concevoir ses propes cup noodles !
Cupnoodles museum
Le musée des Cup noodles raconte l’histoire de l’invention des nouilles déshydratées par Momofuku Ando et leur processus actuel de fabrication. Le parcours, interactif et immersif, plaira à toute la famille.
Nous trouvons le musée facilement, en remontant la foule d’enfants et d’ados portant un sac transparent avec leurs cup noodles à l’intérieur. Nous pénétrons dans un bâtiment carré aux briques rouges dans lequel nous découvrons comment l’inventeur des cup noodles a eu l’idée de leur conception. Pour qualifier sa réussite, il rappelle qu’il faut penser en dehors des chemins déjà tracés et qu’une idée innovante peut venir n’importe quand.
Nous arrivons ensuite au point d’effervescence du musée : la création de nos propres cup noodles ! En échange de 300¥, nous recevons l’emballage destiné à contenir nos nouilles. La première étape : s’installer à une table afin de le décorer comme nous le souhaitons ! Et ce n’est pas une tâche facile, il faut réussir à trouver quoi dessiner puis… le dessiner ! (Le tout sans Wi-Fi et donc sans modèle sous les yeux #17%DeBatterie).
Une fois l’emballage décoré, nous rejoignons la file d’attente afin de déposer nos nouilles dans notre cup puis de choisir notre assaisonnement. Ce sera des nouilles au curry avec du fromage, de l’ail, de l’oignon et du porc pour ma part. L’emballage est ensuite scellé et plastifié puis on nous remet un sac adapté à notre cup noodles. C’est là que la deuxième épreuve commence : Comment mettre notre cup noodles dans notre sac ? Il y a bien un trou mais aucun fermeture pour faire tenir notre paquet… Nous comprenons finalement qu’il suffit de gonfler le sac qui, une fois gonflé, entourera et protégera notre emballage. On ajoute ensuite la ficelle, servant de lanière, et le tour est joué ! Nous avons notre sac avec notre propre cup noodles !
Ayant fini la visite du musée, nous partons à la recherche d’un lieu où déjeuner car cuisiner, ça donne faim ! Notre choix se porte sur un restaurant de Udon, des nouilles épaisses et très très bonnes.
Udon
Les udons sont d’épaisses pâtes composées de farine de blé, allant de 2 à 4mm de diamètre. Elles peuvent être dégustées chaudes ou froides. (Et ce sont mes pâtes japonaises préférées)
Je choisi de prendre des Udon au curry avec du mochi. « Du mochi dans du curry ?! Mais c’est un crime ! ». Que nenni. Ce n’est pas le mochi fourré qu’on prend en dessert, comme vous pourriez le penser, mais un bloc de riz gluant dont la texture rappelle le fromage fondu.
Avant que nos plats arrivent, nous mettons les bavoirs de papier qui nous sont proposés et qui recouvrent l’entièreté de notre T-Shirt, descendant jusqu’à nos genoux. Et heureusement ! Le curry a une fâcheuse tendance à sortir du bol et tout éclabousser sur son passage. Les udons sont bons et le curry très épicé. Même Adibou, pourtant habituée, prend des couleurs au fur et à mesure du repas. Heureusement que le plat est servi avec de la gélatine de yuzu pour adoucir nos palais en feu.
Maintenant que notre estomac est plein, nous pouvons nous rendre à la Landmark Tower pour notre prochain point de vue ! (Et oui, encore un ! Nous n’arrêterons pas tant que nous n’aurons pas vu le Mont Fuji)
Landmark Tower
Jusqu’en 2010, la Landmark Tower est le second plus haut bâtiment du Japon, après la Tour de Tokyo. Construit en 1993, il s’élève à 296m de hauteur et sa plateforme d’observation est située à 273m. La tour a une élégante forme cubique qui s’affine à mesure qu’elle se rapproche du ciel. Elle possède l’un des ascenseurs les plus rapides au monde. Accrochez-vous bien !
Afin de rejoindre le 69ème étage, nous prenons l’un des ascenseur les plus rapides au monde ! Nous arrivons à notre étage en moins de 40s, soit une vitesse de pointe de 750m/min. Une fois en haut, nous sommes ébahies par la vue plongeant sur l’océan, totalement différente de celle de Tokyo et de sa marée de buildings. Malheureusement, Fuji-san joue encore à cache-cache avec nous et nous ne l’apercevrons pas non plus aujourd’hui.
Nous redescendons sur la terre ferme et décidons d’aller voir les entrepôts en briques rouges de plus près. Ils contiennent des restaurants et des commerces qui vendent des produits de beauté, de l’alcool, des souvenirs mais aussi de faux aliments. Au Japon, chaque restaurant a pour habitude de présenter ses plats en vitrine. Cependant, les aliments ne se conservent pas longtemps lorsqu’ils sont exposés à l’air libre. C’est pour ça qu’à la place, les plats sont représentés par des reproductions en plastique. Ces réalisations sont tellement bien faites qu’on pourrait parler de sculpture. C’est très pratique puisque cela permet de savoir facilement ce que propose le restaurant, et ça met l’eau à la bouche.
Akarenga Soko
Nommés Akarenga Soko en japonais, ces 2 entrepôts de briques rouges semblent tout droit sortis d’Angleterre. Ils ont été érigés en 1911 et 1913 afin de servir de bâtiments officiels pour la douane maritime. Passés sous occupation américaine après la seconde guerre mondiale, ils gardent leur fonction douanière jusqu’en 1989. Ils sont ensuite laissés à l’abandon jusqu’en 2002 où ils sont transformés en centre commercial et centre événementiel.
En sortant des entrepôts, nous longeons le quai pour nous rendre au lieu qu’Adibou a le plus hâte de visiter : Chinatown. C’est à Yokohama que se trouve le plus grand Chinatown du Japon. Que dis-je du Japon ? L’un des plus grands du monde !
Chinatown
Le Chinatown de Yokohama est le plus grand Chinatown du Japon et l’un des plus grands Chinatown du monde. Sa fondation remontrait au début des années 1860.
On y trouve 2 magnifiques temples chinois ainsi que de nombreux restaurants et commerces.
On passe sous une porte rouge richement décorée afin de pénétrer dans Chinatown. Nous nous baladons dans le quartier, explorant les différentes boutiques et en profitons pour faire une pause, bubble tea à la main. Plus de 500 commerces et restaurants s’y sont installés et les rues colorées attirent l’oeil. Nous avons envie de tout visiter.
En chemin, nous trouvons un magnifique temple chinois. Contrairement aux temples japonais, simples et épurés, ce temple chinois est faste, coloré et généreusement ornementé. Les sculptures sont finement découpés, laissant croire que les dragons enroulant les colonnes peuvent prendre vie à tout moment.
Nous finissons notre visite de Yokohama par la colline de Yamate où se trouve le cimetière des étrangers ainsi que le quartier occidental.
Colline de Yamate et quartier occidental
L’ouverture du pays aux étrangers leur permet de résider sur le sol japonais. Il leur faut cependant trouver un endroit où habiter. C’est le quartier de Kannai qui est choisi en premier. En 1862, ce dernier est plein et les résidents étrangers s’installent sur la colline de Yamate, qu’ils surnomment The Bluff.
De nos jours, on y trouve de belles demeures de style européens (notamment américain et anglais) abritant des musées.Cimetière des étrangers
En 1854, Robert Williams, membre de l’équipage de Matthew Perry, décède accidentellement après être tombé du mat. Il est enterré sur la colline de Yamate, offrant une belle vue sur la mer. C’est ainsi que né le cimetière des étrangers, officialisé en 1861. Plus de 4400 personnes y sont enterrées, notamment des membres éminents de la communauté étrangère.
La visite se mérite, puisqu’il faut marcher au gré des montées et descentes afin de visiter ce quartier. On passe en premier devant les vestiges d’une maison s’étant écroulée à la suite du tremblement de terre de 1923. Elle semble maintenant figée dans le temps, la nature reprenant peu à peu ses droits. Plus loin, nous pénétrons dans le quartier occidental comportant des maisons dont l’architecture est majoritairement américaine ou anglaise. Certaines sont des musées, ouverts à la visite.
La ville de Yokohama a d’autres lieux merveilleux à nous offrir mais la journée touche à sa fin. Nous regagnons les transports en commun et nous enfonçons sous terre en empruntant pas moins de 10 escalators ! De retour à Tokyo, nous retrouvons le tohu-bohu de la ville et nous suivons de nouveau le flot de la foule. Le contraste est d’autant plus saisissant après notre paisible séjour à Yokohama.
Avant de retourner à l’hôtel, nous passons prendre à manger au konbini, la supérette du coin. Il y a beaucoup de choix de nourriture (onigiri, sushis, wings, hot-dog, pâtisseries…) à faible prix. Nous arrivons à l’hôtel où nous recevons un cadeau de bienvenue. La dernière fois, nous avions eu un sachet contenant des produits de beauté. Cette fois, nous en avons 5 ! Un pour chaque jour passé dans l’hôtel. (Et c’est beaucoup trop)
Nous profitons du reste de la soirée pour regarder le nouvel épisode de GOT avant de nous coucher pour la journée de demain, qui s’annonce chargée.